Avec la participation de Chékéba Hachemi, Rachel Khan, Maxime Ruszniewski, Audrey Tcherkoff et animé par Anne Cécile Sarfati.
Verbatim
- Chékéba Hachemi : "Tout est allé tellement vite que, nous les Afghans, on ne comprend rien à ce qui nous arrive. Aujourd’hui, les femmes nous font partager l’horreur de ce qu’elles vivent."
- Chékéba Hachemi : "Vingt ans après, nous vivons la même terreur."
- Chékéba Hachemi : "Les Talibans ont toujours plus de hargne contre les mécréants et contre les femmes."
- Chékéba Hachemi : "En avril 2001, Massoud a demandé qu’on vienne l’aider à faire barrière contre le terrorisme à Kaboul."
- Chékéba Hachemi : "Pendant 20 ans, nous avons eu toute une fenêtre d’espoir.. Aujourd’hui que vont devenir toutes ces femmes et ces filles que nous avions réussi à éduquer ?"
- Chékéba Hachemi : "Dire que les nouveaux Talibans ne sont pas si mal que cela est une énorme hypocrisie."
- Chékéba Hachemi : "Aujourd’hui, on est en train de nous berner ! Où est la véritable implication des nations occidentales pour l’Afghanistan ?"
- Chékéba Hachemi : "Nous avons tous un devoir de mémoire."
- Chékéba Hachemi : "Nous savons aujourd’hui que nous livrons l’Afghanistan aux mains des terroristes les plus radicaux et demain, cela concernera le monde entier."
- Rachel Khan : "En droit international, il existe des droits impératifs, qui s’imposent dans tous les pays du monde et qui imposent un droit d’ingérence."
- Audrey Tcherkoff : "Je m’engage aujourd’hui auprès d’Afghanistan Libre. Il faut impliquer les décideurs économiques et politiques, sinon on ne change pas grand chose."
- Chékéba Hachemi : "Des 1999, Massoud m’avait demandé de mettre en place des dispensaires pour parler de naissance et de contraception."
- Rachel Kahn : "Le viol est devenu hélas une arme de guerre."
- Maxime Ruszniewski : "Cela fait dix ans que je travaille sur l’égalité femmes-hommes, l’éducation est un des piliers de ce combat avec la culture et l’entreprise."
- Maxime Ruszniewski : "C’est la prévention qui permettra, dès l’école, de changer les choses et d’exploser le plafond de verre."
- Audrey Tcherkoff : "Les racines des inégalités arrivent dès les premières semaines de la vie. Et les entreprises ont un rôle à jouer."
- Chékéba Hachemi : "Il y a des choses à faire au niveau des fondations d’entreprises."
- Rachel Kahn : "Les droits fondamentaux nous concernent tous et être féministe, c’est un universalisme. Le féminisme ne peut pas être à géométrie variable."
- Chékéba Hachemi : "Nous avons un gros problème au niveau de nos institutions, qui sont aujourd’hui obsolètes."
Pour aller plus loin
Femmes libérées
Le premier débat fera le point sur la lutte des femmes pour l’égalité. Partout dans le monde, les femmes s’élèvent en effet pour la liberté. Contre l’oppression, l’obscurantisme, pour l’égalité des droits, le combat des femmes est encore une longue marche… et comme le chantait Cookie Dingler « être une femme libérée, tu sais, c’est pas si facile ! ». Cela fait 150 ans que les femmes se battent pour obtenir l’égalité des droits : pour voter, étudier, travailler, pouvoir disposer de leur corps… En 1970, le MLF a donné une nouvelle impulsion à leurs combats avec un slogan qui restera dans l’histoire « un homme sur deux est une femme ». Avec le MLF, les revendications changent également de nature et passent de la sphère publique à la sphère privée : « le MLF met en mots des thématiques nouvelles, comme le droit de disposer de son corps, avec la revendication de l’avortement et de la contraception, mais aussi la lutte contre les violences sexuelles, et notamment du viol », explique l’historienne Florence Rochefort.
50 ans après où en sont leurs combats ? L’accès à la contraception est acquis, l’avortement légalisé et le viol est désormais un crime… en France du moins. Mais ailleurs dans le monde, la route est encore longue, ce qui explique que l’héritage du MLF imprègne toujours le combat des mouvements féministes actuels. Les phénomènes #MeToo ou #balancetonporc ont notamment repris le flambeau, pour dénoncer en particulier le harcèlement sexuel, la violence faite aux femmes… et jusqu’à la langue française jugée patriarcale. Pour cette nouvelle génération de militantes, les réseaux sociaux constituent un outil majeur, en permettant un afflux des témoignages. Et indubitablement, les féministes marquent des points : affaire Weinstein aux Etats-Unis, en France égalité femmes-hommes déclarée grande cause du quinquennat, Grenelle de la violence faite aux femmes ou encore promotion de l’écriture inclusive… Pour autant tout n’est pas gagné, loin s’en faut, quand on voit qu’en France, 220 000 femmes subissent chaque année des violences, que plus de 250 femmes sont violées chaque jour et qu’une femme sur trois a déjà été harcelée sur son lieu de travail, sans compter les féminicides (146 pour la seule année 2019).
Quant à la sphère publique et professionnelle, là non plus le combat n’est pas terminé. Certes, les choses progressent puisque qu’entre 2013 et 2015, la France est passée en matière d’égalité femmes-hommes de la 45e à la 15e place mondiale, mais l’égalité salariale n’est toujours pas au rendez-vous et on compte toujours très peu de femmes à la tête par exemple des entreprises du CAC-40. Si le plafond de verre se fissure, il n’est toujours pas brisé et les entreprises ont sans doute là un rôle majeur à jouer, ainsi que l’éducation. Il faut apprendre dès la maternelle aux petites filles qu’elles peuvent envisager tous les métiers et atteindre, autant que les garçons, les sommets. Comme le disait Simone de Beauvoir, toujours elle, « n'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question ».