Revivez #LaREF21 - "La liberté de création assassinée. Peut-on encore créer en France aujourd’hui ?"
Avec la participation de Dounia Belghiti, Olivier Bogillot, Alain Griset, Olivier Lombard, Stanislas Niox-Château, Guillaume Rozier, Martin Stephan, Cédric Villani et animé par Hedwige Chevrillon, en direct sur BFM Business.
Verbatim
- Guillaume Rozier : "Nous avons voulu développer des plateformes pour aider les Français à comprendre l’épidémie. En lançant ces plateformes, nous n’avions pas l’ambition d’en faire les leaders qu’elles sont devenues. Nous les avons développées grâce à l’intelligence collective."
- Olivier Bogillot : "Le succès de CovidTracker montre que quand on a de la liberté et de la créativité, tout est possible."
- Olivier Bogillot : "Depuis dix ans, les sciences de la vie ont pris un essor incroyable et avoir développé un vaccin en neuf mois, cela a été fabuleux. Et on a aussi pu le faire parce qu’on a fait sauter les barrières."
- Cédric Villani : "Les dégâts du réchauffement climatique nous contraignent à innover de façon très forte."
- Cédric Villani : "Il faut sortir de cette idée que nous avons besoin de croissance. Nous devons avoir un débat là-dessus."
- Guillaume Grozier : "La contrainte stimule énormément, nous avons de grands défis devant nous et nous allons voir des choses fantastiques apparaître."
- Dounia Belghiti : "Les entreprises ne savent pas toujours que des talents existent dans le monde de la recherche."
- Stanislas Niox-Château : "40 millions de Français nous ont fait confiance et le gouvernement nous a choisis pour gérer la campagne de vaccination."
- Stanislas Niox-Château : "La France est un des plus beaux pays du monde pour créer une entreprise."
- Alain Griset : "Nous avons eu moins de défaillances d’entreprises pendant cette crise et plus de créations d’entreprises."
- Alain Griset : "Notre objectif est d’être là pour aider les entreprises à créer de la richesse."
- Stanislas Niox-Château : "Ce n’est pas parce qu’on est en France qu’on doit refuser de recruter."
- Olivier Lombard : "La France est une vraie terre d’innovation, il faut simplement savoir comment utiliser au mieux cette innovation."
- Olivier Lombard : "Il faut changer notre rapport au risque."
- Martin Stéphan : "Ce qui est plus difficile en France, ce n’est pas l’innovation, mais l’industrialisation."
- Martin Stéphan : "Ce que l’Europe a été capable de faire pour le vaccin, elle devrait être capable de le faire pour le Green Deal et l’élimination des déchets plastiques."
- Stanislas Niox-Château : "Nous sommes trois mille fois plus petit que les géants américains. Notre problématique numéro un est la difficulté à recruter les talents dont nous avons besoin."
Pour aller plus loin
La liberté de création assassinée ?
L’avant dernière table-ronde de la journée, diffusée en direct sur BFM TV, sera quant à elle consacrée à la liberté de création. A-t-on encore la liberté de créer ? Peur du risque… comment sortir du cadre ? Le principe de précaution aura-t-il raison du principe d’innovation ?
Tout le monde a encore en tête ce terrible 7 janvier 2015, où 13 personnes, dont huit membres de la rédaction de Charlie Hebdo, ont été froidement assassinés pour avoir simplement voulu exercer librement leur art de caricaturistes. Tout le monde se souvient aussi de l’émotion suscitée en France et à l’étranger par cet acte de barbarie.
Littérature, peinture, cinéma, photographie ont mis en lumière les chapitres les plus sanglants de l’Histoire. Mais l’art a-t-il tous les droits pour en rendre compte ? C’est une question que beaucoup se posent. Parallèlement, les auteurs de ces œuvres qui dénoncent ont très souvent été cloués au pilori… Salma Rushdie en est un exemple. Persécutés, menacés de mort, privés de liberté, des centaines d'écrivains et d’artistes ont été condamnés à l’exil par des pouvoirs arbitraires, des fanatiques, des chantres de l’intolérance. Et tous les arts sont concernés. Alors, comment faire face aux pressions et comment continuer de créer en résistant aux censeurs, dont le but est d’imposer à tous leur propre vision aseptisée du monde ou de causes qui vont du féminisme à l’antiracisme. ? Si nombre de ces causes sont nobles, « ne nous trompons pas de combat », alerte l’Observatoire de la liberté de création, né en 2002 pour répondre aux attaques lancées contre des œuvres d’art. Pour lui, « si la critique est nécessaire, vouloir interdire des livres ou des films signe l’échec du débat démocratique (…) L’artiste est libre de déranger, de provoquer, voire de faire scandale ». Mais bien sûr, « la liberté artistique a pour corollaire l’entière liberté de la critique et du débat contradictoire ».
Pour autant, l’artiste est-il totalement libre de sa création ? Quelles sont les limites qui pourraient lui être imposées Au-delà de toutes les associations, familiales, religieuses, politiques, qui s’insurgent contre les dérives de l’art contemporain, des critiques et des artistes eux-mêmes leur emboîtent parfois le pas, en lui reprochant de plus en plus d’aller vers l’abject et le morbide. Où se situe alors la frontière à ne pas dépasser. Vaste et passionnant débat, mais il ne faut jamais oublier que « face à un pouvoir fort qui interdit la liberté, on doit devenir un homme libre afin de parler et d'agir », comme l’écrivait le Chinois Liu Xiaobo, prix Nobel de la Paix.