Avec Mathieu Flamini, Olivia Grégoire, Christel Heydemann, Nicolas Hieronimus, François Jackow, Axel Reinaud et animé par Marie Visot.
Verbatim
Olivier Grégoire : "Tout grand groupe a d'abord été une PME."
"Les PME, c'est le coeur battant de notre économie."
"Il y a un certain nombre de nuages, mais aussi un certain nombre d'éclaircies, parmi lesquelles le nombre de créations d'entreprise et les chiffres fantastiques de la French Tech."
"On a beaucoup fait, mais il reste beaucoup à faire !"
Cristel Heydemann : "Dans le numérique, l'Europe doit inventer une troisième voie entre la Chine et les Etats-Unis."
François Jackow : "L'Europe doit développer une vision, avoir la capacité de se reposer sur un bon système scientifique et académique, créer un environnement réglementaire et normatif, être capable de financer à grande échelle des projets qui peuvent valider des technologies."
Nicolas Hiéronimus : "L'innovation, c'est notre élixir de jouvence. L'Oréal a vraiment l'innovation au coeur de sa culture;"
"L'Europe doit être un facilitateur, en définissant des règles du jeu qui soient les mêmes pour tout le monde "
Axel Reynaud : "On peut voir la contrainte climatique comme la contrainte de la reconstruction après la seconde guerre mondiale."
Mathieu Flamini : "Le crédit d'impôt recherche est une chose unique au monde."
"On fait face à une guerre économique mondiale, il est fondamental que les grands groupes, les PME et les start-up s'entraident."
François Jackow : "Nous avons le défi d'adresser une population européenne vieillissante. Pour cela, il faut changer les modèles, c'est un choix de société."
Cristel Heydemann : "Les enjeux de réglementation peuvent aussi être un frein."
"L'enjeu de l'innovation est de plus en plus de travailler entre plusieurs secteurs, c'est notamment le cas dans le domaine de la santé."
Olivia Grégoire : "Aujourd'hui, on accompagne les start-up dans les technologies de rupture, ce qui n'était absolument pas le cas il y a du dix ans."
Nicolas Hiéronimus : "Sortir de sa zone de confort, c'est le secret de l'innovation."
Pour aller plus loin
L'Europe vieillit ! Dans ce contexte, comment redevenir un continent d'inventeurs et retrouver notre esprit pionnier ? Coincée entre l'innovation américaine et l'empire chinois, comment l'Europe peut-elle innover pour rester dans la compétition mondiale ? Comment redevenir un moteur de progrès ? La pandémie, qui a laissé l'Europe démunie face au manque de certains produits qu'elle ne savait plus fabriquer sur son sol, nous a fait toucher du doigt notre dépendance vis-à-vis de l'étranger. Il est temps d'en sortir et de faire émerger les champions technologiques de demain.
C'est là tout l'esprit du plan France 2030, présenté dès octobre 2021 par Emmanuel Macron. Un plan autour de 10 objectifs pour à la fois faire émerger des réacteurs nucléaires innovants, devenir le leader de l'hydrogène vert, décarboner notre industrie, produire en masse des véhicules électriques, ainsi que le premier avion bas-carbone, imaginer des biomédicaments, placer la France à nouveau en tête des contenus culturels et créatifs, prendre part à la nouvelle aventure spatiale ou encore investir dans le champ des fonds marins. Comme l'a déclaré le président de la République : « l’innovation est une source de solutions pour mieux vivre, pour projeter une nation, un continent vers des solutions bonnes pour l’humanité ».
Il y a un siècle, la France était la patrie de grands scientifiques, Pasteur, Pierre et Marie Curie, Poincaré ; de grands inventeurs comme Adler ou les frères Lumière ; de grands entrepreneurs. Qu'en est-il aujourd'hui de cette audace qui nous faisait prendre des risques ? Pourquoi notre imagination et notre soif d'entreprendre semblent-elles avoir disparu ?
La dernière élection présidentielle a été l'occasion de placer la réindustrialisation au centre des débats, autour du concept d’usine du futur. L'industrie 4.0 de demain devra impérativement allier innovation et intelligence, et ce, si possible, à l'échelle de l'Europe. La coopération entre tous les acteurs est vraiment un facteur clé, si on veut se donner toutes les chances de réussir.
Dans un contexte, où notre continent fait face à des crises historiques telles que la pandémie ou la guerre en Ukraine, il est important que notre indépendance stratégique soit mise au premier plan. Ce qui implique d'agir ensemble. Mais hélas, la part du PIB que l’Union consacre chaque année à la recherche et au développement est inférieure de 0,8 % à celle des États-Unis et de 1,5 % à celle du Japon. Nous assistons par ailleurs à une fuite des cerveaux, puisque les meilleurs chercheurs de l’Union s’expatrient en quête de conditions plus favorables. Enfin, bien que le marché de l’Union soit le plus vaste du monde, il est encore morcelé et insuffisamment propice à l’innovation. En vue de corriger ces tendances, l’Union européenne a défini le concept d’« Union de l’innovation », qui a pour but: de faire de l’Union un acteur de premier ordre dans le monde scientifique, de supprimer les obstacles à l’innovation, de révolutionner la coopération entre les secteurs public et privé.
Et quid du numérique et des données, qui sont désormais à la base de tout ? Aujourd'hui, l'Europe n'a pas d'acteur majeur dans ce domaine, or on sait que les géants du numérique seront aux avant-postes des futures innovations, d'où l'importance de revenir dans la course et de faire émerger des alternatives européennes et françaises aux géants actuels américains ou chinois.
Comment mieux coopérer pour développer en Europe des innovations de haut niveau, tout en favorisant l’intégration européenne ?