A l’air libre ! Pour une grande respiration et une promesse d’avenir alors que nos libertés, crise sanitaire oblige, ont été rognées, écornées, rythmées par des attestations et des injonctions. Où en sont nos libertés ? Liberté de mouvement, de penser, de commercer, de créer, etc. Nous ouvrons les débats, en grand, avec celles et ceux qui font l’actualité. A l’air libre encore pour s’aérer et écouter aussi celles et ceux qui inventent, disruptent, font avancer le monde.
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9h00 : Table-ronde "La woke culture va-t-elle envahir les entreprises ?"
Avec la participation de Monique Canto-Sperber, Sophie de Menthon, Xavier Gorce, Frédéric Lefret, Philippe Manière, Michel Wieviorka et animé par Saveria Rojek.
- Michel Wieviorka : "Le mot woke, c'est du mauvais américain. Au début, c'est un mot positif pour lutter contre la discrimination des noirs américains, puis le mot arrive en France et est alors utilisé de façon négative."
- Xavier Gorce : "J'ai été attaqué pour un dessin, qui ironisait sur la façon de définir l'inceste à partir de la filiation. Le Monde s'est excusé pour ce dessin et j'ai trouvé cela lâche, donc j'ai quitté le journal. Il faut prendre cette question de la woke culture appliquée aux entreprises très au sérieux, car aux Etats-Unis les entreprises en arrivent à une systématisation de l'approche. Par exemple, Lego a retiré de la vente les petites voitures de police après l'affaire George Floyd, car la police c'était le mal."
- Philippe Manière : "En France, les entreprises ont aussi toute légitimité à faire des numéros de claquettes si cela leur rapporte des consommateurs, mais il faut faire attention, car notre système de valeurs n'est pas le même qu'aux USA."
- Sophie de Menton : "Il y a plusieurs types possibles de discriminations dans les entreprises. Prenons l'exemple de l'écriture inclusive, que je déteste, petit à petit, il y a une espace de menace qui pèse et la peur de la discrimination peut devenir inquiétante."
- Frédéric Lefret : "Le nouveau métier dans les entreprises, cela va être d'être équilibriste, pour contourner les problèmes. Confère l'affaire Evian en juin dernier."
- Michel Wieviorka : "Les entreprises défendent des valeurs d'équité et d'égalité, je pense que ce dont nous discutons, c'est la face sombre d'une problématique, qui a aussi une face de lumière."
- Michel Wieviorka : "Nous sommes au début d'un phénomène historique, qu'il va falloir apprendre à gérer."
- Sophie de Menton : "Je pense qu'il ne faut pas céder, car c'est insidieux. Je crois que le balancier va retrouver un équilibre."
- Philippe Manière : "Il y a tout de même derrière tout cela des enjeux culturels."
- Philippe Manière : "Il faut trouver des manières de poser de limites. Mais il ne faut pas se leurrer, cela ne touche pas que les grandes entreprises, mais aussi les plus petites, du fait notamment de l'effet des réseaux sociaux."
- Xavier Gorce : "Là où le wokisme, dans sa face sombre, gagne du terrain, c'est quand il y a de la lâcheté en face. Il faut garder en tête que ce qui se passe sur les réseaux est tout de même très minoritaire. Il faut en revenir à la raison et à la réalité des faits. Et la manière de lutter contre cela, c'est de pratiquer l'humour. Et ce qui marche aussi avec l'humour, c'est l'éducation, car il faut apprendre le second degrés."
- Frédéric Lefret : "On a deux tendances aujourd'hui, le green trolling et la sobriété numérique."
- Monique Canto-Sperber : "Que les entreprises assument une responsabilité sociale, cela est une évidence, mais avec la woke, il s'agit d'un soupçon systématique, qui consiste à montrer que la discrimination et le racisme sont partout. Et cela mène au plus total arbitraire."
- Monique Canto-Sperber : "En jouant ce jeu-là, les entreprises vont contribuer à une forme de ségrégation sociale, car il y a une grande majorité de la population qui ne sait pas ce qu'est le woke."
- Philippe Manière : "Oui, il y a des tas de gens de bonne foi, mais il y a aussi des idéologues, avec lesquels on ne peut pas parler, et des influenceurs, qui pensent surtout à ce qu'ils peuvent tirer comme profit. Donc la posture de l'entreprise n'est pas facile."
- Sophie de Menton : "Il y a un devoir de résistance des entreprises vis-à-vis de ce mouvement."
- Michel Wieviorka : "Nous manquons de débat et de réflexivité. Oui, le woke est détestable, mais essayons le plus possible de retrouver le sens de l'échange et du dialogue."
- Monique Canto Sperber : "Il s'agit de décrypter la réalité pour déceler des traces de racisme et de passer à une sorte d'activisme qui dénonce . Ce qui s'est passé avec la woke culture et le capitalisme woke, plusieurs entreprises ont montré leur soutien au mouvement Black live matters, mais à partir de là on risque d'arriver à une forme de contrôle social au sein des entreprises."
9h45 : Table-ronde "La laïcité : nouvelle religion française"
Avec la participation de Nathalie Becquart, Bertrand Camus, Marlène Schiappa, Mohamed Sifaoui et animé par Jérôme Chapuis.
- Marlène Schiappa : "Les thèmes de liberté et de laïcité se conjugent. La laïcité, c'est ce qui conditionne la liberté de conscience de chacun. Il y a en France une seule communauté : la communauté nationale."
- Marlène Schiappa : "74 % des Français considèrent que la laïcité n'est pas assez défendue. Mais la laïcité, ce n'est pas l'athéisme d'Etat."
- Bertrand Camus : "Nous sommes présents dans une soixantaine de pays. Nous avons travaillé sur des valeurs et des règles qui s'appliquent à tous et avons une tolérance zéro sur les questions de discrimination et de prosélytisme. En France, le principe de la laïcité s'applique totalement."
- Nathalie Becquart : "En France, la laïcité est une chance. Le pape François a lui-même dit 'je préfère un Etat laïc à un Etat confessionnel'. Mais il faut prendre garde au laïcisme."
- Mohamed Sifaoui : "Les religions se sont accommodées de la pratique laïque, c'est l'Islam politique qui a un problème avec le laïc."
- Mohamed Sifaoui : "Un musulman dans le monde de l'entreprise, on ne se rend pas compte qu'il pratique sa religion. Dès qu'on s'en rend compte, c'est qu'il y a de l'activisme."
- Marlène Schiappa : "Dans une entreprise, ce qui doit primer, c'est la culture d'entreprise."
- Marlène Schiappa : "Là où nous avons un problème avec l'activisme, ce n'est pas dans les grandes entreprises, mais dans les petites et dans les associations."
- Bertrand Camus : "Il y a un besoin d'explication autour du fait religieux en entreprise, pour savoir ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas."
- Nathalie Becquart : "La laïcité permet la liberté d'expression autour de ses croyances religieuses ou politiques."
- Nathalie Becquart : "Il y a aujourd'hui une très forte quête de sens et beaucoup de jeunes veulent travailler de manière alignée avec leurs valeurs."
- Marlène Schiappa : "Il y a aujourd'hui la menace de l'islamisme radical, qui n'existait pas en 1905."
- Mohamed Sifaoui : "La question du terrorisme islamiste ne doit pas être déconnectée de la matrice de l'Islam politique. Il y a dans notre pays une volonté de l'Islam politique de créer une contre-société. Nous devons être conscients des défis que cela pose. La Laïcité n'est pas un frein à la croyance, c'est au contraire un cadre qui permet la croyance."
- Mohamed Sifaoui : "L'enjeu de la laïcité est de comprendre que c'est une protection pour toutes les religions. Mais il faut s'interroger sur la capacité de séduire de l'Islam politique."
- Nathalie Becquart : "Cette question de l'Islam politique n'est pas que française, c'est une question géopolitique."
- Nathalie Becquart : "Il faut croiser les approches pour trouver des convergences et des synergies, car il n'y a pas de réponse simple."
- Bertrand Camus : "Il y a beaucoup de pays où le politique et le religieux restent ensemble."
- Marlène Schiappa : "Qu'il s'agisse de vaccination, de sécurité routière ou de laïcité, on est aujourd'hui sur une sorte d'inversion totale du sens même de liberté."
- Nathalie Becquart : "Comment faire société, comment faire du Nous avec des Je dans le contexte actuel d'hyper individualisation ? C'est un défi dans lequel nous sommes tous engagés."
- Marlène Schiappa : "Nous avons voulu interdire le principe du certificat de virginité, mais certains revendiquent cela comme un droit."
- Mohamed Sifaoui : "La liberté, sa limite, c'est le trouble à l'ordre public. La liberté collective prime sur la liberté individuelle, il ne faut jamais l'oublier. Dans le monde de l'entreprise, c'est la même philosophie qui doit s'imposer. Et l'entreprise a un rôle à jouer dans notre société. Elle doit prendre sa part dans la préservation de la paix sociale. les chefs d'entreprise doivent comprendre que l'Islam politique est dans une phase d'action et ne saurait se satisfaire d'une seule revendication, d'où l'importance de mettre les digues nécessaires pour sanctuariser l'entreprise."
- Bertrand Camus : "Il ne faut pas sous-estimer le rôle intégrateur de l'entreprise."
- Marlène Schiappa : "On n'a rien trouvé de mieux que le travail pour s'émanciper, notamment pour les femmes."
10h35 : Table-ronde "Prisonniers du libre-échange ou souverains pour être libres ?"
Avec la participation d'Agnès Benassy-Quéré, Nicolas Hieronimus, Olivier Marleix, Denis Payre, Frank Riester, Boris Vallaud et animé par Nicolas Beytout.
- Frank Riester : "Nous avons encore des progrès à faire en matière de commerce mondial, mais la stratégie qui est la nôtre commence à payer."
- Frank Riester : "Nous pensons que nous pouvons allier souveraineté et augmentation des échanges commerciaux."
- Frank Riester : "Nous avons besoin d'aller plus loin en termes d'internationalisation de notre économie, mais pas à n'importe quel prix. Pas au prix de notre souveraineté."
- Frank Riester : "Nous devons avoir une politique commerciale moins naïve."
- Frank Riester : "Nous devons aussi mieux réguler les échanges pour que notre politique commerciale soit plus résiliente, plus durable et plus responsable."
- Agnès Bénassy-Quéré : "Les principaux mérites du libre-échange sont l'efficacité et l'accès à une plus grande diversification de produits. En plus, cela permet une amélioration du pouvoir d'achat des ménages."
- Agnès Bénassy-Quéré : "Les chaînes d'approvisionnement européennes sont sûres."
- Agnès Bénassy-Quéré : "Il y a certes un problème de vulnérabilité de l'approvisionnement sur 121 produits. Mais cela concerne les échanges extra-européens. Et la France est moins exposée à ce problème que l'Allemagne par exemple."
- Nicolas Hieronimus : "L'Oréal est une entreprise française, mais nous avons des usines partout et notre croissance est totalement favorisée par le libre-échange."
- Nicolas Hieronimus : "Il faut des règles du jeu et l'Europe a une puissance normative qu'elle doit exercer."
- Nicolas Hieronimus : "En tant que leader, on se doit de donner l'exemple."
- Nicolas Hieronimus : "Tous nos produits de grande consommation sont fabriqués au plus près des consommateurs, en revanche tous nos produits de luxe sont fabriqués en France."
- Olivier Marleix : "Face à une crise mondiale, un pays doit être en mesure de fournir à ses citoyens les produits essentiels. Cela n'a pas été le cas avec les masques par exemple au début de la crise sanitaire. En France, nous avons une vision beaucoup trop naïve face au marché mondial."
- Olivier Marleix : "Aujourd'hui nous subissons une concurrence mondiale souvent insoutenable, car les autres pays n'ont pas toujours les mêmes règles que nous, il est donc temps de changer de logiciel."
- Olivier Marleix : "On a perdu en France le souci d'un Etat qui accompagne les entreprises."
- Boris Vallaud : "Il faut espérer que nous soyions revenus de notre naïveté française et européenne et que nous allons cesser d'être les idiots du village global."
- Boris Vallaud : "Il ne doit plus y avoir de libre-échange en échange de rien. Il faut renégocier les conditions de la mondialisation. Nous devons préciser notre politique industrielle et avoir un Etat stratège qui accompagne les entreprises. Et il nous faut inaugurer un nouvel esprit d'entreprise, dont la question de la compétitivité sociétale et environnementale doit être un élément fondamental."
- Denis Payre : "Je suis aujourd'hui beaucoup plus réservé sur le libre-échange, car nous lui devons une grande partie de la désindustrialisation de notre pays."
- Denis Payre : "Aujourd'hui, nous avons un libre-échange déséquilibré et sans éthique."
- Denis Payre : "Pour les industries stratégiques, nous devons mettre en place des systèmes d'ajustement aux frontières, comme on a commencé à le faire pour le carbone. C'est le seul moyen de recréer une juste concurrence avec les pays qui n'ont pas les mêmes normes que nous."
- Nicolas Hieronimus : "Si nous instaurons des taxes aux frontières, il y aura des taxes en retour. Je suis plutôt favorables à des accords."
- Frank Riester : "Attention de ne pas renforcer des tensions commerciales, qui sont déjà fortes !"
- Agnès Benassy-Quéré :"Faisons très attention à l'impact des mécanismes d'ajustement sur tous les produits intermédiaires."
- Denis Payre : "La Chine a aujourd'hui le capital intellectuel pour lutter dans tous les domaines."
11h25 : Keynote spéciale
Thierry Breton entre en scène.
- "Sans Europe, nous n'en serions pas là aujourd'hui."
- "En quelques mois, l'Europe a mis sur pied des vaccins, ce qui paraissait impossible, et est aujourd'hui le premier continent en termes de stratégie vaccinale."
- "Nous avons mis sur pied la fin de la naïveté. Et en quelques mois, nous avons su nous endetter en commun pour la première fois en empruntant 750 milliards."
- "Tout cela montre que l'Europe à une capacité de réagir et de mutualiser."
- "L'Europe a été la première à signer un contrat sur les vaccins. Nous avons pris des risques incroyables."
- "Aujourd'hui, l'Europe fournit 300 millions de doses de vaccin par mois et est devenue en cinq mois le premier continent pour la fabrication de vaccin."
- "L' ARN messager a été développé en Europe, ne l'oublions pas."
- "Nous sommes un continent, ne l'oublions jamais."
- "Nous avons réussi à mettre sur place en un mois le pass sanitaire européen. J'espère que nous allons faire jurisprudence."
- "Les semi-conducteurs sont un sujet européen. Aucun pays ne peut régler ce problème seul. Nous avons une méthode pour développer notre production de semi-conducteurs de 20 % d'ici 2030, pour ne plus dépendre seulement de Taïwan et de la Corée. Nous avons pour cela créé une alliance avec l'ensemble des acteurs concernés, y compris les centres de recherche."
- "Le pacte vert est désormais inscrit au front de notre politique industrielles; Mais nous savons que nous devons maintenant accompagner le monde industriel."
- "Il n'y aura pas de green deal sans nucléaire. Ceux qui pensent le contraire, pensent faux."
- "Il faut être pragmatique et laisser fonctionner encore les centrales nucléaires qui sont en état de marche."
- "Il faut penser différemment face aux enjeux colossaux qui sont devant nous en matière de transition écologique."
- "Je ne laisserai pénétrer aucun produit qui ne respecte pas les normes du marché intérieur... et je pense à la frontière nord-irlandaise."
12h00 : Table-ronde "Le coût de la liberté"
Avec la participation de Pierre Moscovici, Pascal Demurger, Gaspard Koenig, Agnès Pannier-Runacher, Natacha Valla, Agnès Verdier-Molinié et animé par Marc Landré.
- Pierre Moscovici : "En juin, on nous avait reproché de ne pas être assez austéritaires, mais je ne regrette pas notre décision, car avec le variant Delta, nous sommes toujours dans la crise sanitaire. Ce dont nous avons le plus besoin dans ce pays, c'est une stratégie de croissance durable."
- Pierre Moscovici : "Nous ne pouvons pas vivre éternellement avec le niveau d'endettement que nous connaissons aujourd'hui."
- Pierre Moscovici : "Il faudra maîtriser nos dépenses publiques. Mais nous vivons encore avec le Covid et avons de ce fait préconisé que nous nous attaquions au problème des dépenses publiques à partir de 2023, en mettant en oeuvre les réformes qui nous permettrons de rendre notre modèle de croissance plus performant."
- Pierre Moscovici : "Il faudra aussi changer la gouvernance de nos finances publiques, y compris au niveau européen."
- Pierre Moscovici : "La dette est l'ennemi de l'économie."
- Pierre Moscovici : "Quand on est très endetté, on n'est pas libre, il faut donc se libérer du fardeau de la dette."
- Pierre Moscovici : "Il faut bien redimensionner l'Etat. C'est incontournable."
- Agnès Pannier-Runacher : "C'est dans ces moments de crise qu'on redonne toutes ses lettres de noblesse à l'intervention de l'Etat."
- Agnès Verdier-Molinié : "Se libérer de l'Etat est une question extrêment paradfoxal dans les temps que nous vivons."
- Agnès Pannier-Runacher : "On a le niveau de prélèvements obligatoires le plus élevé d'Europe, voire du monde."
- Pascal Demurger : "Je crois que le rôle de l'Etat de demain, c'est précisément de prévenir."
- Gaspard Koenig : "Chacun dans son coin a un problème lié à une surcharge administrative, qu'il ne comprend plus."
- Gaspard Koenig : "Les normes, c'est aussi un problème féministe, car ce sont toujours les femmes qui remplissent la paperasse."
- Natacha Valla : "Apres la crise que nous venons de travarser, on s'est rendu compte que si l'Etat navait pas été là pour intervenir massivement et avec beaucoup de réactivité, l'économie serait dans un état lamantable."
- Pascal Demurger : "Est-ce qu'il est normal que les pouvoirs publics continuent d'acheter auprès d'entreprises qui continuent à polluer ?"
- Pascal Demurger : "Il faut aligner les objectifs de l'Etat, de bien commun et de transition, avec la production des entreprises."
- Agnès Pannier-Runacher : "Je crois en un Etat stratège, et pas en un Etat qui se substitue aux entreprises."
- "Gaspard Koening : "Avec la RSE, l'Etat se depouille de ses responsabilités."
- Natacha Valla : "On a beaucoup de reflexions sur les normes et on ne les fait pas précéder par des reflexions sur les valeurs."
- Agnès Verdier-Molinié : "Ce qui m'étonne, c'est qu'on parle encore d'investir l'argent de l'Etat; qui n'en a pas."
- Agnès Verdier-Molinié : "S'il n'y a pas d'augmentation d'impôts, alors il doit y avoir un plan de désendettement, et dès 2022."
14h30 : Table-ronde "Femmes libérées"
Avec la participation de Chékéba Hachemi, Rachel Khan, Maxime Ruszniewski, Audrey Tcherkoff et animé par Anne Cécile Sarfati.
- Chékéba Hachemi : "Tout est allé tellement vite que, nous les Afghans, on ne comprend rien à ce qui nous arrive. Aujourd’hui, les femmes nous font partager l’horreur de ce qu’elles vivent."
- Chékéba Hachemi : "Vingt ans après, nous vivons la même terreur."
- Chékéba Hachemi : "Les Talibans ont toujours plus de hargne contre les mécréants et contre les femmes."
- Chékéba Hachemi : "En avril 2001, Massoud a demandé qu’on vienne l’aider à faire barrière contre le terrorisme à Kaboul."
- Chékéba Hachemi : "Pendant 20 ans, nous avons eu toute une fenêtre d’espoir.. Aujourd’hui que vont devenir toutes ces femmes et ces filles que nous avions réussi à éduquer ?"
- Chékéba Hachemi : "Dire que les nouveaux Talibans ne sont pas si mal que cela est une énorme hypocrisie."
- Chékéba Hachemi : "Aujourd’hui, on est en train de nous berner ! Où est la véritable implication des nations occidentales pour l’Afghanistan ?"
- Chékéba Hachemi : "Nous avons tous un devoir de mémoire."
- Chékéba Hachemi : "Nous savons aujourd’hui que nous livrons l’Afghanistan aux mains des terroristes les plus radicaux et demain, cela concernera le monde entier."
- Rachel Khan : "En droit international, il existe des droits impératifs, qui s’imposent dans tous les pays du monde et qui imposent un droit d’ingérence."
- Audrey Tcherkoff : "Je m’engage aujourd’hui auprès d’Afghanistan Libre. Il faut impliquer les décideurs économiques et politiques, sinon on ne change pas grand chose."
- Chékéba Hachemi : "Des 1999, Massoud m’avait demandé de mettre en place des dispensaires pour parler de naissance et de contraception."
- Rachel Kahn : "Le viol est devenu hélas une arme de guerre."
- Maxime Ruszniewski : "Cela fait dix ans que je travaille sur l’égalité femmes-hommes, l’éducation est un des piliers de ce combat avec la culture et l’entreprise."
- Maxime Ruszniewski : "C’est la prévention qui permettra, dès l’école, de changer les choses et d’exploser le plafond de verre."
- Audrey Tcherkoff : "Les racines des inégalités arrivent dès les premières semaines de la vie. Et les entreprises ont un rôle à jouer."
- Chékéba Hachemi : "Il y a des choses à faire au niveau des fondations d’entreprises."
- Rachel Kahn : "Les droits fondamentaux nous concernent tous et être féministe, c’est un universalisme. Le féminisme ne peut pas être à géométrie variable."
- Chékéba Hachemi : "Nous avons un gros problème au niveau de nos institutions, qui sont aujourd’hui obsolètes."
15h25 : Table-ronde "Les sentinelles de la Liberté : contre quoi se bat-on ?"
Avec la participation de Arnaud Danjean, Renaud Girard, Gilles Kepel, Guillaume Poupard, Pierre Vandier et animé par Aude Leroy.
- Gilles Kepel : "La chute de Kaboul a été une énorme claque vingt ans après le 11 septembre. Les menaces terroristes sont donc redevenues un point central."
- Arnaud Danjean : "Au-delà de ce qui se passe à Kaboul et du fiasco de l’engagement militaire, n’oublions pas qu’au départ, c’est Al Quaida que nous combattions et pas les Talibans en tant que tels."
- Pierre Vandier : "Cette crise de Kaboul va marquer un changement géopolitique, on ne peut pas demander à des militaires de se battre sur un plan idéologique."
- Renaud Girard : "En fait, il y a eu deux guerres en Afghanistan, la première parce que les Talibans avaient refusé de livrer Ben Laden et la deuxième parce que les Américains ont promis de créer la démocratie en Afghanistan. Une place est libre aujourd’hui pour la Chine."
- Arnaud Danjean : "N’oublions pas que la campagne afghane est restée très islamiste. Dès lors que depuis trois ans le retrait américain était engagé, on ne peut pas vraiment s’étonner, même si le retrait a été catastrophique."
- Guillaume Poupard : "Les mouvances islamistes ont montré une véritable appétence pour le numérique pour faire de la com. Mais pour le moment, nous n’avons pas de cyber terrorisme… mais cela peut changer et nous devons nous en prémunir."
- Guillaume Poupard : "Aujourd’hui, la menace cyber est partout et elle est multiforme. Il n’y a aucune éthique, c’est pire que le Far-West."
- Guillaume Poupard : "Ce que l’on voit au quotidien en matière de cybercriminalité fait froid dans le dos. Mais aujourd’hui, heureusement, il y a une prise de conscience."
- Guillaume Poupard : "Lutter contre ces menaces, c’est l’affaire de tous."
- Gilles Kepel : "Le djiadhisme est tout de même entré dans le monde cyber pour former les nouveaux djihadistes."
- Pierre Vandier : "Les hommes forts du cyber sont des puissances etatiques. Aujourd’hui, on doit intégrer les risques cyber dès la conception des systèmes."
- Arnaud Danjean : "Se défendre, c’est une chose, mais il faut aussi être capable de s’en prémunir, puis de riposter."
- Arnaud Danjean : "Si on ne peut identifier qui est à l’initiative de l’attaque, on ne peut pas se défendre. C est tout le problème du cyber."
- Renaud Girard : "Ce sont essentiellement la Chine et la Russie qui mènent des attaques cyber."
- Guillaume Poupard : "Il faut avant tout se défendre, mais on ne peut faire cela à l’échelle nationale, il faut le faire soit dans le cadre de l’Europe, soit dans le cadre de l’OTAN."
- Pierre Vandier : "Aujourd’hui, les biens communs, notamment les océans, sont contestés et territorialisés à l’encontre du droit international."
- Arnaud Danjean : "Nous avons la chance d’avoir une force armée agissante, ce qui est un atout par rapport aux pays qui nous entourent. Mais ma crainte, c’est le décalage entre nos ambitions et les moyens que nous ce mettons au service de ces ambitions."
- Renaud Girard : "Nous sommes dans un monde de plus en plus dangereux et nous baissons la garde, ce qui n’est pas raisonnable."
16h15 : Table-ronde "Où est le monde libre ?"
Avec la participation de François-Xavier Bellamy, Philippe Lamberts, Enrico Letta, François Villeroy de Galhau, Stéphanie Yon-Courtin, Michaela Wiegel et animé par Bernard Spitz.
- Michaela Wiegel : "La seule chose sûre concernant les élections allemandes, c’est qu'Angela Merkel va partir. Pour le moment, les socio-démocrates sont en tête, cela peut paraître surprenant, mais en fait c’est un changement dans la continuité."
- Michaela Wiegel : "Les grands sujets au cœur de ces élections seront le changement climatique, les finances autour du plan de reconstruction européenne et l’autonomie stratégique, pas seulement dans le domaine de la défense, mais aussi dans les domaines industriels et sanitaires."
- François Villeroy de Galhau : "Nous attendons pour les deux années consolidées une croissance d’environ 10 % au niveau européen. Pour autant, trois défis sont devant nous : les difficultés d’approvisionnement, les difficultés de recrutement et l’Europe par rapport aux États -Unis."
- Philippe Lambert : "Il y a un clair changement de cap avec le Green Deal. Et un des grands défis pour l’Europe en ce domaine est d’être leader et non pas suiveur."
- Philippe Lamberts : "Nous devons entrer dans une logique d’investissement et non plus de rentabilité à court terme."
- Philippe Lamberts : "A terme, nous devrons pouvoir vivre sans nucléaire."
- Stéphanie Yon-Courtin : "Il faut être réaliste et regarder le verre à moitié plein. La stratégie d’autonomie économique était déjà dans les esprits depuis quelques années et le Covid n’a fait qu’accélérer les choses."
- Stéphanie Yon-Courtin : "Nous allons travailler pour construire tous ensemble des champions européens."
- François-Xavier Bellamy : "Il est fondamental de faire de la question européenne une question centrale du débat politique français, et ce d’autant que l’Europe est à la croisée des chemins."
- François-Xavier Bellamy : "La clé, c’est de retrouver la confiance dans ce que font les entreprises européennes aujourd’hui."
- François-Xavier Bellamy : "Le nucléaire est un des atouts que nous devons faire jouer dans la compétition mondiale."
- François-Xavier Bellamy : "Quels que soient les résultats des élections allemandes et françaises, nous allons avoir quelques année difficiles, c’est pour cela que l’Europe doit être au cœur de la prochaine élection présidentielle."
- Enrico Letta : "Dans les dernières années, l’Europe a fait des avancées incroyable dans le Green Deal, etc. mais ce qui n’a pas avancé, c’est tout ce qui touche à l’immigration, à la sécurité et à la défense."
- Enrico Letta : "On ne peut se limiter à l’émotion, il faut agir."
- Enrico Letta : "Aux États-Unis, que l’on soit en Floride ou en Alaska, la perception des dangers est la même, ce n’est pas le cas entre deux pays européens."
17h00 : Table-ronde "Se dépasser pour être libre"
Avec la participation de Philippe Croizon, Patrice Franceschi, Laurence Klein et animé par Erik Orsenna.
- Laurence Klein : "Pour moi, tout à démarré en 2004, le jour de la fête des pères, à qui j’ai voulu offrir ma médaille 15 ans après sa mort à titre posthume."
- Patrice Franceschi : "Le bonheur, c’est l’adéquation permanente entre ce que l’on fait et ce que l’on est."
- Philippe Croizon : "La date qui a changé mon parcours de vie, c’est mon accident qui m’a vu amputé des quatre membres. Je me suis alors fixé comme objectif de traverser la manche à la nage, alors que je ne savais pas nager, et j’ai réussi."
- Erik Orsenna : "Il y a des gens qui changent votre vie, parce qu’ils vous font confiance."
- Laurence Klein : "Mes quatre piliers sont la famille, le travail, le sport, et l’émotionnel."
- Patrice Franceschi : "Pour moi, ce qui compte en premier, ce n’est pas la compétence, c’est la motivation."
- Erik Orsenna : "Il faut se conduire sur terre comme on se conduit sur mer, avec humilité et détermination."
- Philippe Croizon : "Pour moi, le Je n’existe pas. On n’avance ensemble et on réussit ensemble."
- Laurence Klein. : "A chaque fois que je reviens du désert, je suis toujours plus grande, car j’acquiers de la sagesse."
- Philippe Croizon : "Le plus important, c’est d’expliquer la résilience, le rebond, tout est possible à celui qui ose."
- Patrice Franceschi : "La plus grande menace que nous ayons, c’est de refroidir avec l’âge. Alors, accélérons !"
- Laurence Klein : "L’eau, c’est la vie et nous devons cesser d’être dans le gaspi."
- Patrice Franceschi : "En voyant la profanation de la mer et des océans, on mesure l’urgence d’œuvrer pour la sauvegarde de la planète."
- Erik Orsenna : "L’eau ne sert pas qu’à abreuver les vivants, aucune activité économique ne peut se faire sans eau. La question posée par l’eau est aussi la juxtaposition de la sécheresse et des inondations. Ensuite, il y a les questions de la qualité de l’eau. Ces problèmes se posent aussi en zone tempérée, contrairement à ce que beaucoup pensent. Et enfin, il y a aussi la géopolitique des fleuves."
18H00 : Table-ronde "La liberté de création assassinée. Peut-on encore créer en France aujourd’hui ?"
Avec la participation de Dounia Belghiti, Olivier Bogillot, Alain Griset, Olivier Lombard, Stanislas Niox-Château, Guillaume Rozier, Martin Stephan, Cédric Villani et animé par Hedwige Chevrillon, en direct sur BFM Business.
- Guillaume Rozier : "Nous avons voulu développer des plateformes pour aider les Français à comprendre l’épidémie. En lançant ces plateformes, nous n’avions pas l’ambition d’en faire les leaders qu’elles sont devenues. Nous les avons développées grâce à l’intelligence collective."
- Olivier Bogillot : "Le succès de CovidTracker montre que quand on a de la liberté et de la créativité, tout est possible."
- Olivier Bogillot : "Depuis dix ans, les sciences de la vie ont pris un essor incroyable et avoir développé un vaccin en neuf mois, cela a été fabuleux. Et on a aussi pu le faire parce qu’on a fait sauter les barrières."
- Cédric Villani : "Les dégâts du réchauffement climatique nous contraignent à innover de façon très forte."
- Cédric Villani : "Il faut sortir de cette idée que nous avons besoin de croissance. Nous devons avoir un débat là-dessus."
- Guillaume Grozier : "La contrainte stimule énormément, nous avons de grands défis devant nous et nous allons voir des choses fantastiques apparaître."
- Dounia Belghiti : "Les entreprises ne savent pas toujours que des talents existent dans le monde de la recherche."
- Stanislas Niox-Château : "40 millions de Français nous ont fait confiance et le gouvernement nous a choisis pour gérer la campagne de vaccination."
- Stanislas Niox-Château : "La France est un des plus beaux pays du monde pour créer une entreprise."
- Alain Griset : "Nous avons eu moins de défaillances d’entreprises pendant cette crise et plus de créations d’entreprises."
- Alain Griset : "Notre objectif est d’être là pour aider les entreprises à créer de la richesse."
- Stanislas Niox-Château : "Ce n’est pas parce qu’on est en France qu’on doit refuser de recruter."
- Olivier Lombard : "La France est une vraie terre d’innovation, il faut simplement savoir comment utiliser au mieux cette innovation."
- Olivier Lombard : "Il faut changer notre rapport au risque."
- Martin Stéphan : "Ce qui est plus difficile en France, ce n’est pas l’innovation, mais l’industrialisation."
- Martin Stéphan : "Ce que l’Europe a été capable de faire pour le vaccin, elle devrait être capable de le faire pour le Green Deal et l’élimination des déchets plastiques."
- Stanislas Niox-Château : "Nous sommes trois mille fois plus petit que les géants américains. Notre problématique numéro un est la difficulté à recruter les talents dont nous avons besoin."
19h00 : Table-ronde "2021-2024…De Tokyo à Paris"
Avec la participation de Matthieu Androdias et Hugo Boucheron, Claude Atcher, Claire Bové et Laura Tarantola, Ethan Cormont, Boris Derichebourg, Brigitte Henriques, Mélina Robert-Michon, Bernard Thibault, Teura’itera’i Tupaia, Valériane Vukosavljevic et animé par Dominique Carlac’h.