Vie du MEDEF

Revivez #LaREF21 - "L’éthique du business : les entreprises responsables, concilier balance commerciale et droits de l’Homme"

Avec la participation d'Agnès Callamard, Cyril Chabanier, Patrick Pouyanné, Eva Sadoun, Hubert Védrine et animé par Martial You.

Verbatim

- Cyril Chabanier : "Je ne pense pas qu'il y ait moins de liberté aujourd'hui qu'hier, mais nous sommes dans un monde avec plus de responsabilités."
- Agnès Callamard : "Les libertés à travers le monde ont subi des diminutions dans y tous les pays, y compris les pays démocratiques."
- Patrick Pouyanné : "Dans le monde occidental aujourd'hui, j'ai l'impression que je ne peux plus dire ce que je pense. Nous avons perdu nos capacités de penser et d'expression."
- Eva Sadoun : "Les libertés aujourd'hui sont seulement l'apanage de quelques uns... Comment parler de liberté face aux violences faites aux femmes par exemple ?"
- Hubert Védrine : "Ce que nous voyons s'effondrer, ce sont des illusions occidentales."
- Patrick Pouyanné : "Oui, le changement climatique est un défi et le marché de l'énergie va bouger. Le choix que nous faisons est celui de rendre notre entreprise durable."
- Patrick Pouyanné : "En 2030, les produits pétroliers ne représenteront plus que 30 % des ventes de Total."
- Patrick Pouyanné : "Toute la difficulté est de trouver le bon chemin et le bon rythme."
- Hubert Védrine : "Il faut remettre un peu de géopolitique dans nos débats."
- Hubert Védrine : "Je distingue l'écologisation et la volonté des occidentaux pour moraliser le reste du monde."
- Agnès Callamard : "Le réchauffement climatique est une catastrophe planétaire, qui touche principalement les plus défavorisés. Je salue bien sûr les engagements des entreprises, mais la crise est telle qu'il faut aller au-delà de ces engagements."
- Cyril Chabanier : "Les salariés ont un rôle central dans la transition écologique."
- Cyril Chabanier : "A la fois on s'engage pleinement dans la transition écologique et la transition numérique, mais les salariés nous demandent de défendre leur travail d'aujourd'hui, et parfois on est tiraillé entre les deux."
- Eva Sadoun : "Je suis persuadée que les salariés sont les garants du temps long de l'entreprise. Aujourd'hui, s'il y a des réfractaires, c'est parce que le discours sur la transition écologique va avec des destructions d'emplois. C'est un mauvais discours."
- Hubert Védrine : "Il n'y a pas un monde global et homogène, les puissances émergentes bouleversent la donne. il faut à chaque fois se demander de qui parle-t-on... C'est cynique de faire croire à des populations en danger qu'on va pouvoir les protéger ad vitam aeternam."
- Agnès Callamard : "Le retrait de Total de la Birmanie aujourd'hui aurait des impacts négatifs sur le populations locales. il ne faut pas raisonner en blanc et noir. Ce que nous demandons aux entreprises, c'est de respecter les obligations qu'elles sont en mesure de respecter."
- Hubert Védrine : "Les raisonnements globaux ne fonctionnent pas ! Si on veut que les entreprises fassent le mieux possible, il faut accepter que les nations occidentales ne sont plus seules sur la scène mondiales."
- Patrick Pouyanné : "Comment peut-on traiter un sujet global, alors que le monde se fracture et que chacun fait preuve d'égoïsme ?"
- Cyril Chabanier : "Il y a toujours le risque d'aller vers le moins-disant social. (...) Tout le monde n'avance hélas pas au même rythme."

Pour aller plus loin

Entreprises, droits de l’homme et libertés ?

A la faveur de la pandémie et de la crise qui en découle, l’éthique s’est affirmée comme une priorité, notamment au sein des entreprises. Un des thèmes abordés au cours de cette première demi-journée s’intéressera notamment à l’éthique du business, à la manière de concilier profit et droits de l’homme et à la part de responsabilité des entreprises dans la défense des droits de l’homme et des libertés.

Le profit est-il plus important que les droits humains ? Le marché peut-il s’encombrer d’états d’âme quand il s’agit de maintenir des coûts de production les plus bas possible pour répondre aux aspirations des consommateur ? Des aspirations d’ailleurs souvent contradictoires quand les consommateurs se montrent également de plus en plus soucieux des conditions de production des biens qu’ils achètent. Alors, comment concilier l’inconciliable et comment accorder ses pratiques commerciales aux principes affichés dans les chartes RSE ?

Les entreprises se sont en effet saisies du problème et sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à mettre en avant leurs valeurs éthiques à destination à la fois de leurs clients, de leurs actionnaires et de leurs salariés, dans le but de développer une fierté d’appartenance, essentielle à l’heure où les salariés, notamment les plus jeunes, sont de plus en plus en quête de sens.

Si mettre en place une démarche éthique n’assure pas de gain économique immédiat cela permet de générer de la motivation, de fidéliser ses salariés comme ses clients, de renforcer la confiance et d’améliorer son image de marque.

Pour Hegel, « on ne convoque l’éthique que quand une société est en crise ». N’est-ce pas le cas aujourd’hui où les principes moraux qui fondaient nos sociétés occidentales se délitent les uns après les autres ? Mais quels sont les enjeux économiques, sociaux, sociétaux et quelles sont les limites de l’éthique dans un contexte de nécessaire croissance économique ? Dans quelle mesure l’éthique participe-t-elle à une remise en cause des modes traditionnels de management et surtout, comment faire pour la mettre en place dans toutes les entreprises ? Les TPE/PME sont-elles, elles aussi, concernées ?