Bilan carbone, mon entreprise s'engage pour la planète !
- Publié le : 09/03/2023
Troisième thématique abordée dans le cycle de conférences RSE & Transition écologique proposée par le MEDEF Centre-Val de Loire et son partenaire le groupe VYV /Harmonie Mutuelle, le Bilan carbone de l’entreprise a déplacé une petite centaine de personnes à Tours le 06 mars dernier.
Troisième thématique abordée dans le cycle de conférences RSE & Transition écologique proposée par le MEDEF Centre-Val de Loire et son partenaire le groupe VYV /Harmonie Mutuelle, le Bilan carbone de l’entreprise a déplacé une petite centaine de personnes à Tours le 06 mars dernier.
Qu’est-ce que le bilan carbone d’une entreprise ?
C’est Eva Bergier, Chef de projet Climat chez Harmonie Mutuelle, qui a rappelé en introduction à la table-ronde la définition du Bilan Carbone. Le bilan carbone permet de prendre conscience des activités les plus émettrices de CO2 dans l’entreprise, de déterminer les émissions de Gaz à effet de serre lors de la fabrication d’un produit, ou de la réalisation d’un service. C’est aussi la raison pour laquelle on parle aussi Bilan GES (Gaz à effet de serre). Il permet d’identifier la dépendance aux énergies fossiles. C’est dans ce cadre que l’on va parler de scopes. Les scopes (littéralement portée en anglais) désignent les différents périmètres concernés par l’étude des émissions de GES, le scope 1 étant le périmètre le plus restreint et concerne les émissions directement liées à la fabrication du produit, le scope 2, lui, se concentre sur les consommations d’énergie nécessaires à la fabrication du produit ou du service. Le scope 3 est le plus large et va traquer les émissions indirectes induites par le produit ou le service, à savoir les autres étapes du cycle de vie du produit : approvisionnement, transport, utilisation, fin de vie, celles liées à l’activité amont et aval de celle de l’entreprise.
Pourquoi faire un bilan carbone dans mon entreprise ?
Réaliser un bilan carbone est-il obligatoire ? Oui et non ! Selon l’article L. 229-25 du code de l’environnement (ici), un bilan d’émissions de gaz à effet de serre doit impérativement mené par les entreprises de plus de 500 salariés, rendu public et tous les 4 ans.
Pour Alexandre Chaverot, dirigeant de l’entreprise AVIDSEN (ici), spécialisé dans la domotique, le déclic est surtout venu par la marque employeur, sur le besoin de recrutement, pour répondre aux questions posées quant aux engagements de l’entreprise.
Sylvain Bassaïstéguy, dirigeant de SMTP / Groupe AVLO (ici), il s’agissait d’être les premiers à s'engager et d’en faire une opportunité à toutes les échelles. Une vision partagée par Kévin Lenoir, gérant de l’entreprise Transport Moisy (ici), à la tête d’une PME dont le cœur de métier, le transport routier, est particulièrement émetteur de GES. Etre le premier dans son secteur à engager une telle démarche.
Chez WESER, spécialiste de la pierre reconstituée et du béton décoratif (ici), le déclic est arrivé à la fois par les nouvelles règlementations, mais aussi la demande d’un client important sur l’état d’avancée de la société sur ce sujet. Sylvain Sauvage, Responsable Qualité Sécurité Environnement du groupe, a également souligné la demande d’engagement des salariés sur cette question, et les nombreuses attentes chez les plus jeunes.
Quelle est la méthode du bilan carbone ? Comment faire un bilan carbone pour son entreprise ?
Avec 6 entreprises aussi variées en nombre de collaborateurs et secteurs d’activités, les méthodes utilisées ont cependant permis de souligner 3 facteurs communs à toutes, déterminants dans le succès de la démarche :
- Un portage par la direction : le PDG doit porter la démarche, a rappelé Jean-François Schnoering, de Hénot TP (ici) et Covali (ici), entreprise du secteur des Travaux Public, affirmation reprise par tous les intervenants.
- Embarquer les équipes, toutes les équipes a martelé Sylvain Bassaïstéguy, en expliquant ils avaient pris le temps de diffuser des vidéos d’explications en interne.
- L’importance d’avoir des indicateurs dans le temps pour un suivi et une meilleure gestion, un élément-clé souligné par chacune des entreprises présente.
Les question du temps et de la disponibilité en termes humains (recrutement d’une personne dédiée en interne, création progressive d’un service avec une équipe, … ) et techniques (nombreuses données à récupérer) ont également été soulignés : s’engager dans une démarche de décarbonation de son activité demande un vrai investissement. Comme le rappelait Alexandre Chaverot, ce sont des données à collecter sur tous les sites, chez les sous-traitants et auprès des transporteurs. Pour Avidsen, cela a représenté 4 à 5 mois environ.
Côté financier, la réalisation d’un bilan carbone ne doit pas représenter un obstacle pour les entreprises, et c’est la raison pour laquelle de nombreuses propositions sont couvertes par des subventions (BPI, ADEME, Région …). Voir plus loin les accompagnements présentés lors de la soirée.
Le Label Ademe « Objectif CO2 : les transporteurs s’engagent » pour l’entreprise Transport Moisy, un audit RSE complet pour Hénot TP, un Diag Eco flux pour le groupe AVLO, puis un bilan Carbone et RSE, la plateforme Ecovadis avec Weser, une stratégie RSE menant à un Diag Décarbon’action avec Avidsen, la méthodologie du Bilan carbone avec Harmonie Mutuelle : chaque entreprise a su trouver la méthode adaptée à ses contraintes humaines, pratiques et financières.
Les avantages d’un bilan carbone : quels sont les bénéfices pour mon entreprise et mes collaborateurs ?
Que du positif ! Tous les intervenants sont unanimes : c'est autant un bilan positif pour l’entreprise comme pour la planète.
Le bilan carbone : un levier humain puissant
Enrichir sa marque employeur pour attirer des candidats et motiver les équipes présentes sur un engagement, renforcer la cohésion au global avec un objectif commun, développer sa marque employeur avec des engagements RSE concrets et forts, donner du sens aux équipes, créer un collectif, un engouement et une implication nouvelle… autant de bénéfices cités par les intervenants lors de cette soirée.
“ L’écologie permet de réaliser de nombreuses économies pour l’entreprise. C’est bon pour nous comme pour la planète ! ”
Le bilan carbone : un outil pour la pérennisation de l’entreprise
Une telle démarche agit en positif sur le mode de gouvernance de l’entreprise : celle-ci se renforce et s’ouvre aux collaborateurs, impliqués dans les décisions. L’entreprise se responsabilise et chacun partage cette responsabilité !
Autre point souligné par les intervenants : le Bilan carbone oblige à tous les niveaux : du modèle d’organisation à la nécessité d’innover à tous les services de l’entreprise, il participe à une meilleure agilité de faire, créer, vendre et s’organiser. Ainsi Jean-François Schnoering raconte : "Nous avons décidé de ne plus répondre aux marchés situés à plus d'une heure de route de chez nous. Une décision pour réduire nos transports. Mais renoncer à des marchés juteux en Île de France par exemple, ce n'était pas facile, et surtout, il a fallu changer notre façon de travailler et aller chercher des clients plus près, autrement."
Point majeur dans la pérennisation de l’entreprise, une démarche de décarbonation de son activité devient l’outil de décision pour prendre les bonnes décisions, et réaliser des économies comme de meilleurs investissements.
Le bilan carbone : des économies immédiates et à long terme
Souligné par une expérience vécue par l’entreprise WESER dans le choix d’un matériau plutôt qu’un autre, une telle démarche permet, à écouter tous les intervenants, des investissements éclairés - on se trompe moins ! a souligné Sylvain Sauvage. Les Transports Moisy, gros consommateur d’essence de part leur activité ont mené un travail important avec les conducteurs et en amont pour diminuer la consommation au kilomètre et à la tonne. Kévin Lenoir et son équipe ont fait le choix de s’équiper de véhicules électriques pour les derniers kilomètres – une action concrète quand on sait que c’est bien le dernier kilomètre qui est souvent le plus polluant dans le trajet (ici).
Pour le groupe AVLO, la méthode a permis une comparaison des sites et une définition des priorités d’investissements, avec un tableau de suivi de réalisation des travaux/changements/ajustements extrêmement précis.
Qui peut m’accompagner dans un bilan carbone ?
Etape 1. Etat des lieux et premières actions, pensez au MEDEF Centre-Val de Loire.
Le MEDEF Centre-Val de Loire propose depuis septembre 2022 aux entreprises de faire le premier pas structuré vers une décarbonation de leur activité, avec un accompagnement volontairement concis dans le temps, et accessible financièrement à toutes les entreprises, adhérentes ou non.
A l’aide de deux diagnostics, l’un consacré à la transition écologique, c’est-à-dire aux flux (énergies, ressources, déchets… ), l’autre aux pratiques RSE, menés par des experts agréés par le MEDEF Centre-Val de Loire et l’ADEME, deux plans d’actions immédiates et concrètes sont proposés aux entreprises.
Un suivi collectif est ensuite organisé par le MEDEF Centre-Val de Loire pour garder les équipes mobilisées sur le sujet, et favoriser un partage d’expériences et de bonnes pratiques entre les entreprises accompagnées.
Une enveloppe de 300 accompagnements sur 3 ans est prévue par la Région Centre-Val de Loire, qui prend en charge la moitié de chacune des interventions, soit un coût final pour l’entreprise de 2 000€ HT (1000€HT/accompagnement).
Etape 2. Se lancer dans un Diag Décarbon’action, avec la BPI
En partenariat avec l’ADEME, la BPI propose un bilan carbone complet pour l’entreprise, en scrutant l’ensemble de la chaîne de valeur, et en co-construisant un plan d’actions pour diminuer son impact carbone. Florian Deriaud, Chargé d'Affaires Accompagnement CENTRE VAL DE LOIRE est intervenu pour présenter en détail le process.
D’une durée de 12 jours ouvrés répartis sur 4 à 6 mois, mené par un bureau d’études sélectionné par la BPI, ce diagnostic est exclusivement accessible à toutes les entreprises de moins de 500 salariés pour inciter les PME qui n’ont pas cette obligation (voir plus haut) à s’engager.
Ce produit ADEME & BPI a un coût total de 10 000€ HT, mais une partie est pris en charge par des aides financières de la BPI (40% à 60% de prise en charge selon le profil de l’entreprise). Plus de renseignements et contacts ici.
Etape 3. Poursuivre avec la démarche ACT, de l’ADEME
La démarche ACT est la continuité logique d’un bilan carbone car après l’état des lieux des émissions de GES, elle permet de bâtir une stratégie de décarbonation de l’entreprise a rappelé Francesca Corlay, Référente Tourisme et Transition Ecologique des PME à l’ADEME.
L’ADEME a souhaité proposer cette démarche pour inciter l’entreprise développer une feuille de route à long terme (2 à 3 ans), avec des objectifs crédibles et suivis. Une équipe est dédiée à l’ADEME pour cette démarche, ainsi que des aides au financement pour l’entreprise. Plus de renseignements et contacts ici.
Etape 4. Se faire mentorer par une entreprise, la proposition d’Harmonie Mutuelle.
Appel lancé par Eva Bergier : « nous cherchons une PME dans le tertiaire/services désireuse de mener un bilan carbone ! ». Harmonie Mutuelle a déjà mené deux bilans carbones sur ces activités et souhaite faire bénéficier de son expérience à une autre entreprise. N’hésitez pas à la contacter directement pour en savoir plus. (profil linkedIn ici).
La soirée s’est conclu par un exercice de « mise en action(s) » pour les participants : ils étaient invités à participer à répondre à la question « quelle(s) action(s) je mets en place demain dans mon entreprise pour décarboner mon activités ». Les réponses ont été affichées en direct.